Le plan de gestion du delta de l’Orb
L’évolution des anciens étangs situés dans le delta de l’Ob, autrefois exutoires des cours d’eau Orb et Libron, préoccupe les gestionnaires des milieux depuis longtemps. L’intérêt écologique de ces milieux est avéré, au regard des protections dont ils font l’objet, en particulier le classement en zone Natura 2000 de la Grande Maïre et du site des Orpellières. Des activités professionnelles liées à l’agriculture, au tourisme, à la pêche, la chasse… s’y sont progressivement développées.
Outre leur intérêt écologique et leur rôle en tant que support de plusieurs activités, ces zones jouent un rôle important lors des crues de l’Orb et du Libron.
Le fonctionnement global actuel de ces milieux est complexe et mal connu. La réalisation d’un état des lieux transversal, qui prenne en compte l’ensemble des dimensions et en particulier la dynamique fluviale et sédimentaire s’est avérée nécessaire pour définir une gestion concertée et durable de ces espaces.
Afin de répondre aux attentes et, sur la base de scénarios, définir une gestion et des actions sur
ce territoire, le plan de gestion du delta de l’Orb se déroule selon les phases suivantes :
- Phase 1 : État des lieux du territoire,
- Phase 2 : Analyse du fonctionnement,
- Phase 3 : Diagnostic du territoire et identification des enjeux,
- Phase 4 : Élaboration du plan de gestion et d’actions.
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État d’avancement du plan de gestion du delta de l’Orb
CR : compte rendu / TX : travaux / DLE : dossier loi sur l’eau / Diag : diagnostic / BE : bureau d’étude / MO : maitre d’ouvrage / MOe : Maître d’œuvre
DÉSIGNATION | OBJECTIFS | AVANCEMENT |
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Comité de pilotage | Programmation, validation, communication, suivi et évaluation, délibérations, arbitrages et réflexions prospectives. | CR du 29/11/2018 CR du 24/02/2020 CR du 06/07/2021 CR du 27/02/2024 |
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Comité technique | Définition collective des modalités de mise en œuvre des actions. | CR du 21/06/2019 CR du 23/01/2023 |
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Ateliers de concertation | Partager le diagnostic et recueillir les attentes des acteurs du territoire. | CR Agriculture CR Environnement CR Tourisme CR Usages |
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Charte d’engagement | Engagement des collectivités, des partenaires financier, des acteurs économiques et associatifs dans la mise en œuvre du plan de gestion. | La Charte Les signataires |
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Suivi des milieux | Mise en place de capteurs aux droits des stations de pompages des ASA et de la Rivierette pour mesurer la salinité et les hauteurs d’eau des lagunes et canaux. | Suivi depuis 2023 – niveau d’eau – salinité canaux >> MO : Eptb OL |
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Création d’un canal de ressuyage aux Orpellières hautes | Étude pour la création d’un nouveau fossé d’évacuation en direction de l’Orb dans le prolongement de fossés de drainage existants afin d’améliorer le ressuyage des Orpellières hautes. | Rapport minute Rapport Géo-tech DLE BE en cours >> MO : Eptb OL |
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Gestion des canaux et fossés du delta de l’Orb | L’ensemble des canaux et fossés participe au fonctionnement hydraulique du delta, notamment pour la circulation et l’évacuation des eaux qu’elles soient douces ou salées. Cette campagne de restauration de la végétation sur berge vise à favoriser les écoulements d’eau dans les réseaux principaux tout en prenant compte des aspects relatifs à la préservation des milieux et de la biodiversité (N2000). 22 km de canaux concernés. | TX en cours 2024 >>MO : les ASA >>MOe : Eptb OL CR1 Tx Aout 2024 CR2 Tx Octobre 2024 |
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Régulation du niveau d’eau dans les lagunes | L’ouvrage de la Rivièrette a pour objet de réguler le niveau d’eau sein du système lagunaire composé de la Grande Maïre et de la Rivièrette afin de réduire les contraintes liées à des niveaux supérieurs à 0.90 m NGF. Cet ouvrage de régulation permet d’éviter une ouverture mécanique des graus, susceptible d’entrainer une vidange préjudiciable à l’équilibre hydrique de la lagune. Cette ouvrage sera doublé pour en accroitre son efficacité. | Tx réceptionnés 2024 >> MO : Les ASA >> MOe : Eptb OL CR1 Tx 31/05/2024 CR2 Tx 31/10/2024 |
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Diagnostic de la station de pompage les Drilles | Cet ouvrage joue un rôle majeur dans cette évacuation des eaux en rive droite de la Grande Maïre, lors des débordements de l’Orb ou après les épisodes de submersion marine. Sur la base d’un diagnostic qui permettra de définir, des actions de sécurisation et d’optimisation du fonctionnement de la station seront engagées. | >>MO : Eptb OL Diag amiante : effectué Diag Génie civil : effectué Diag Hydro : en cours |
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Travaux sur le station de pompage les Drilles | Les eaux salines de la lagune s’écoulaient sous la station vers les fossés de l’ASA. Des fissures dans les bajoyers des canaux et un clapets antiretour défaillant en étaient la cause. Les travaux ont consisté à démonter le clapet et à le remplacer par une plaque en inox. | CR Tx 17/07/2024 |
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Pose d’échelles limnimétriques | Pour une lecture uniforme des niveaux d’eau au droit de stations de pompage des Asa et autour des lagunes du Delta de l’Orb, une mission topo a été confiée à un géomètre expert, pour l’implantation de points altimétriques avec une précision centimétrique. Des échelles limnimétriques on été ensuite fixées. | |
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ASA Plaine de l’Orb Sérignan | Assemblée Générale du 26 septembre 2024 | PV du 26/09/2024 |
« Les précipitations des derniers jours sont insuffisantes pour combler le déficit
L’épisode pluvieux du week-end a été intense mais pas forcément sur l’ouest du département, qui voit son déficit en eau se creuser d’année en année.
La dette en eau se creuse d’année en année dans le Biterrois et ce ne sont pas les fortes pluies de ces derniers jours qui vont permettre de renflouer les caisses, c’est-à-dire les nappes phréatiques. On fait le point sur la situation avec Laurent Rippert, le directeur de l’établissement public territorial du bassin Orb et Libron.
Le bassin versant de l’Orb est souvent en alerte ces deux dernières années, est-ce que la situation s’est améliorée ?
Il faut bien voir que les événements pluviométriques, il y a quelques semaines, ont davantage concerné l’est du département de l’Hérault que l’ouest. Il y a une vraie frontière, symbolisée par le fleuve Hérault. Par exemple, l’an dernier, il n’a plu que 175 mm à Sérignan et deux fois plus sur le Montpelliérain, alors qu’on est dans le même département.
Nous, sur le secteur Orb et Libron, on est dans le même panier que nos voisins de l’Aude et des P.-O. Donc, dans une situation critique. Depuis le début de l’été, on n’a pas eu de précipitations, même sensibles. Les seules pluies que l’on a pu avoir, ce sont celles de ces trois derniers jours (de vendredi à dimanche).
Les dernières précipitations ont été intenses, néanmoins…
Sur l’amont du bassin de l’Orb, il est tombé de 100 à 120 mm, 80 mm environ au milieu et 50 mm en aval, dans le delta de l’Orb et du Libron. Ces précipitations sont les bienvenues, évidemment, mais elles sont largement insuffisantes pour combler le déficit qu’on accumule depuis trois ans. Il faudrait 2 à 3 épisodes similaires pour vraiment voir les niveaux remonter.
Quelles sont les conséquences sur l’environnement ?
Ça veut dire une baisse lente, progressive mais constante du niveau de l’eau dans les aquifères (sol ou roche réservoir contenant une nappe d’eau souterraine où l’eau circule et peut être captée, NDLR). Pour prendre une image, si le sol et le sous-sol étaient des éponges, il faudrait qu’ils soient remplis d’eau à 100 % pour assurer leur rôle. Là, ils ne le sont qu’au tiers. Il y a un grand nombre de sources sur le territoire du bassin qui, aujourd’hui, sont taries. Le jour où on les reverra, ça voudra dire que les « éponges » sont à 100 %.
On subit deux phénomènes aggravants sur notre bassin : des précipitations en baisse et des gros coups de chaud pendant l’été. Par exemple, il y a un grand nombre de frênes, près des rivières, qui sont en train de mourir et même dans les forêts, en amont, on trouve des chênes aux feuilles desséchées.
Est-ce que la problématique du sel qui remonte dans les terres risque de s’accroître ?
Ce problème est circonstancié à la très basse plaine de l’Orb. Le sel ne remontera pas jusqu’à Béziers mais concerne les communes de Sauvian, Cers, Sérignan, Valras, Portiragnes et Vias. L’absence de précipitations sur ces secteurs très bas augmente la probabilité que le sel remonte par capillarité car l’eau douce, faute d’un débit suffisant, ne pousse pas le sel vers la mer.
Le sel est chassé par les précipitations mais aussi par les crues débordantes, qui sont une très bonne nouvelle pour les terres du delta. Les viticulteurs, par exemple, procèdent à des submersions de leurs parcelles de vignes en pompant l’eau de l’Orb, lorsqu’elle n’est pas salée, pour inonder leurs terres et en chasser le sel. Mais pour l’heure, les petites crues que l’on a ne sont pas de nature et de durée suffisantes pour chasser le sel.
Est-ce qu’il faut revoir tout le schéma agricole sur le bassin versant ?
Ce n’est pas que le secteur agricole qui est concerné, c’est l’ensemble de l’aménagement du territoire qu’il faut revoir. Il va falloir réfléchir différemment, notamment en termes d’urbanisation. Et se dire que le développement doit s’adapter à la disponibilité de la ressource et non l’inverse. L’accélération du phénomène est telle qu’il faut s’interroger sur nos développements futurs.
Midi Libre
Des travaux pour anticiper les risques d’inondation – Portiragnes
Chacun a pu remarquer que les roubines étaient dégagées des roseaux et des herbes qui les envahissaient. Au vu des risques climatiques croissants, l’Association syndicale autorisée (Asa) des basses plaines de Portiragnes et l’Établissement public territorial de bassin Orb et Libron (EPTB), en collaboration avec le Département et l’Agence de l’eau, ont lancé une série de travaux essentiels visant à la restauration et à l’entretien des ruisseaux qui jouent un rôle clé dans l’écoulement des eaux de pluie vers l’ancien estuaire de l’Orb, notamment vers la Rivierette. (22 km)
Ces travaux sont cruciaux pour prévenir les risques d’inondation et assurer une meilleure gestion des flux d’eau, particulièrement en période de fortes pluies. En parallèle, un second ouvrage de vidange va être créé au niveau de la Maïre, afin de faciliter un retour plus rapide des eaux vers la mer. Ce système permettra de réguler les niveaux d’eau tout en veillant à ne pas assécher la Grande Maïre et la Riviérette. Cette infrastructure vise à garantir un écoulement efficace sans impacter les écosystèmes locaux et à renforcer la sécurité hydrologique du territoire. Ces travaux marquent une avancée importante dans la gestion des risques majeurs à Portiragnes, et témoignent de l’engagement collectif pour protéger les habitants et préserver les milieux naturels.
Midi Libre
Des actions pour protéger le village des inondations
L’Agglo Béziers Méditerranée et l’Établissement public territorial du bassin Orb et Libron ont mené une opération de curage de la partie aval du siphon du Rec d’Arièges, dans le cadre des mesures de prévention des inondations. Le siphon du Rec d’Arièges est crucial pour réguler les flux d’eau. Toutefois, lors de fortes pluies, il se remplit de détritus, ce qui entrave son débit d’évacuation.
Cette année encore, d’importants moyens matériels ont été mis en œuvre pour extraire et évacuer les nombreux déchets et embâcles qui obstruaient le siphon. Cependant, le passage sous le canal du Midi reste obstrué depuis de nombreuses années, rendant l’écoulement difficile. Les Voies navigables de France doivent intervenir à leur tour pour nettoyer cette partie.
Ces efforts de nettoyage et de maintenance sont essentiels pour garantir la sécurité et la protection des habitants face aux aléas climatiques.
Midi Libre
L’Eptb recrute
L’Eptb recrute un chargé(e) de mission résilience et réduction de la vulnérabilité, ici
Décisions du comité syndical du 10 juillet 2024
Le 10 juillet 2024 à Béziers, les membres du Comité Syndical se sont réunis. Voir les avis et les décisions du CS.
Décisions de la commission locale de l’eau du 18 juin 2024
Le 18 juin 2024 à Cessenon sur Orb, les membres de la Commission Locale de l’eau se sont réunis. Voir les avis et décisions de la CLE
Décisions de la commission locale de l’eau du 05 juin 2024
Le 05 juin 2024 à Béziers, les membres de la Commission Locale de l’eau se sont réunis. Voir les avis et décisions de la CLE
Grand Orb, les travaux posts crues
Au total 30 km de cours d’eau seront restaurés. Si une partie des travaux post-crue est réalisée par les agents de la communauté de communes, à pied d’œuvre depuis le lendemain des inondations, des entreprises sont également missionnées pour répondre à l’ampleur des travaux monumentaux à réaliser.
Le président de Grand Orb, Pierre Mathieu, et le vice-président délégué à la Gemapi, Michel Granier, se sont rendus sur deux chantiers.D’abord à Joncelet, accompagnés des élus de la commune de Joncels, Ghislaine Dhuime, Jean-François Courtès et Guy Carles, où l’entreprise TFME travaille sur le Sauclet pour reconstituer le lit du ruisseau sur environ 600 mètres. Vincent Darles, Audrey Aubach et Mathieu Catala, respectivement techniciens à l’EPTB Orb et Libron et à Grand Orb, ont présenté les secteurs qui seront traités en urgence par les entreprises. L’autre a été la visite, avec les élus qui se sont rendus à Taillevent avec le maire de Lunas, Aurélien Manenc, et Rose-Marie Trinquier, élue et habitante du hameau. Ils ont rencontré l’équipe Rivières de Grand Orb qui travaille actuellement au désembaclement et à la restauration des berges de l’Orb. À elle seule, cette équipe intercommunale de 6 agents va restaurer 8 km de cours d’eau en plus de leur programme d’action annuel.
Vincent Darles, technicien à l’EPTB Orb et Libron, a souligné l’implication de Grand Orb dans cette compétence : « Cette communauté de communes est très en avance sur la question de la prévention des inondations car les élus ont pris la mesure de l’enjeu lié à la protection des biens et des populations ».
Midi Libre
Travaux de desembâclement des berges de l’Orb sur le Biterrois
Les derniers travaux de cette ampleur, destinés à restaurer et désembâcler les berges du fleuve, remontent à plus de vingt ans
La barge descend doucement le fleuve. Grâce à son faible tirant d’eau, elle s’immobilise près de la berge, à la hauteur de l’ex-usine Cameron, où un arbre est en passe de tomber à l’eau. Alors qu’un bûcheron démarre sa tronçonneuse, l’opérateur de la grue se saisit du tronc pour éviter qu’il ne tombe avec trop de fracas dans l’eau :
« Parfois, il faut couper sur la berge. Parfois, c’est une branche qui dépasse de l’eau mais tout un arbre nous attend dans la vase », commente Cédric, pilote de l’embarcation de l’entreprise forestière audoise Holtzinger.
Cette équipe de trois personnes est partie de Thézan, il y a un an, et ce n’est que la semaine dernière qu’elle a pu franchir les ponts de Béziers, en attendant d’arriver à la mer, 18 kilomètres plus loin. Encore un an auparavant, le terrain avait été étudié par les spécialistes de l’Etablissement public territorial de Bassin Orb et Libron (EPTB), afin de marquer les arbres à abattre, les zones à nettoyer. « L’objectif n°1 est de dégager le lit de l’Orb pour éviter les inondations, comme celle de 2022, quand une arche du Pont-Vieux avait été complètement bouchée par des troncs et de la végétation », explique Alain Guerrero, responsable des travaux pour l’EPTB.
Depuis 2018, c’est une structure intercommunale qui a la compétence pour la « gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations ». Une réforme nationale qui, selon Alain Guerrero, change tout : » Avant, on nettoyait le fleuve après un drame, après une inondation. Aujourd’hui, on peut mutualiser les moyens, planifier des programmes pluriannuels, établir des priorités, et faire du préventif. » Cela faisait plus de vingt ans que ce secteur de l’Orb n’avait pas bénéficié de travaux de cette ampleur, et surtout, c’est la première fois qu’ils sont entrepris depuis le fleuve : « Cela permet d’accéder partout, sans abîmer les rives du fleuve avec des engins de chantier. »
Normalement, ce sont les propriétaires des terrains attenants qui sont responsables de l’entretien des berges. Mais comme souvent en France, beaucoup ne le font pas. La collectivité doit donc intervenir, en respectant un cadre légal. « Pour que nous puissions engager des fonds, il faut une enquête d’utilité publique, validée par un arrêté préfectoral », précise Alain Guerrero.
Il faut dire que les travaux peuvent être titanesques, et souvent insurmontables pour un particulier. En deux jours, sur quelques centaines de mètres, les mariniers d’Holtzinger ont amassé une montagne de troncs et de bois morts. Une partie est revendue à une entreprise qui transforme ce matériau en plaquettes pour les chaufferies industrielles, une autre est utilisée directement par les riverains. Mais la barge ne ramasse pas que des végétaux. En aval de Béziers, les arbres sont constellés de lambeaux de plastique, portés par les crues à plusieurs mètres au-dessus de l’eau. « Sur trois kilomètres, on a récolté quatre tonnes de plastique, et notamment des sacs de Mammouth Béziers qui a fermé à la fin du siècle dernier ! En vingt ans, j’ai vu une explosion de cette pollution, déplore Alain Guerrero. Traiter ces plastiques représente une part de plus en plus importante de notre budget. »Ce nettoyage du lit de l’Orb va se prolonger jusqu’à Valras, afin de faciliter l’écoulement fluvial jusqu’à la mer. En supposant qu’il y aura toujours de l’eau dans l’Orb : à cette saison, le débit devrait être d’une trentaine de mètres cubes par seconde… Et il est inférieur à dix mètres cubes.
La vigie des crues biterroises
Michel Latorre, figure du quartier du Faubourg, président local du Souvenir français, est aussi devenu un spécialiste de l’Orb, de ses caprices, et un interlocuteur privilégié des autorités. « Au Faubourg, on a cette culture, explique-t-il. Quand c’est inondé, les gens ne s’affolent pas : ils ouvrent portes et fenêtres, et ils attendent que ça sèche. »
Membre de la Commission locale de l’eau, il est aussi un familier du « poste de crue », un local où historiquement les habitants se rassemblent pour surveiller la montée des eaux en amont, et prévoir l’arrivée du pic à Béziers. Il a été créé après les inondations catastrophiques de 1953, autour d’un grand tableau où l’on pouvait lire l’évolution du niveau de l’Orb, parfois heure par heure.
Aujourd’hui, tout ce réseau est informatisé. Et l’Orb semble (pour l’instant) moins tempétueux. « Les aménagements faits dans la traversée de Béziers ont été efficaces, remarque Michel Latorre. Avant, avec 650 mètres cubes, ça débordait sur le faubourg ; maintenant, quand on dépasse les 1 000, comme en 2022, on a peu de dégâts. Après, quand on doit faire face à des crues centennales, il faut bien que l’eau puisse passer. »
La vigilance des riverains, cependant, reste importante. « Quand un arbre tombe et qu’il bouche le fleuve, les gens m’appellent. Et quand des fonctionnaires ou des techniciens aux chaussures cirées viennent sur le terrain, c’est moi qui les guide. Je sais où sont les problèmes. »
Midi Libre / Frédéric FAUX