Un plan d’action a été élaboré sur la vallée du Libron pour mieux gérer l’entretien des espaces publics et développer des techniques alternatives aux traitements chimiques que son les pesticides.

La rivière le Libron et les captages d’ eau potable des communes riveraines  sont sérieusement contaminés par les pesticides (Analyse des pesticides captage eau potable).

« Ce constat inquiétant a été un élément moteur de l’implication du Syndicat Mixte des Vallées de l’Orb et du Libron », explique son Directeur Laurent RIPPERT. Et de rajouter « l’Europe impose aux nations européennes et notamment à la France, troisième consommateur mondial de produits phytosanitaires, de diminuer de 50% leur utilisation d’ici 2018″.

Une exigence au regard du cout économique (recherche de nouvelles ressources non contaminées, équipement hightech pour traiter l’eau) et du cout environnemental (diminution de la biodiversité, disparition d’espèces)  qu’induisent l’utilisation des pesticides » rappelle Vincent DARLES, animateur du programme au SMVOL.

Ce plan a été présenté aux communes de la vallée du Libron : Faugères,  Laurens, Autignac, Magalas, Puissalicon, Puimisson, Lieuran les Béziers, Bassan, Boujan sur Libron, Montblanc et Vias.

C’est une approche globale et innovante. Les communes vont étudier les solutions alternatives à mettre en œuvre sur les voiries, les  places publiques et les espaces verts.  Cela passe également par le respect de règles « de bons sens » comme ne plus traiter les abords de puits, de fossés et caniveaux de voirie.

L’intérêt du plan est aussi de diminuer la consommation en eau des espaces verts. Les communes seront accompagnées dès la conception des aménagements, dans le choix de plantes adaptées au climat Méditerranée et les agents communaux seront sensibilisés et formés aux techniques plus respectueuses de l’environnement. La plantation de Bégonias ou de prairies Normandes dans les ronds points était une aberration !

Enfin le plan vise et ce n’est pas le moindre à diminuer le risque de contamination diffuse des populations riveraines.

Le professeur Charles Sultan, professeur en Endocrinologie Pédiatrique au CHU de Montpellier, chef du service d’hormonologie, responsable du groupe à INSERM « Pathologie moléculaire des androgènes » invité à la réunion de présentation, a lancé un avertissement sans appel sur l’impact sanitaire des pesticides. « Il est maintenant connu et prouvé que l’utilisation de ces produits conduit à une stérilité massive d’hommes et de femmes, que les personnes exposées multiplient par 4 le nombre de cancers et par 3 le risque d’être atteint par la maladie de Parkinson. Les pesticides peuvent se stocker dans notre corps durant des décennies et ceux-ci ont la faculté de modifier notre ADN. Cela signifie que la contamination de parents peut donc induire une transmission de malformations ou de maladies sur leur propre descendance.» Voir aussi Article Le Monde juin 2013

Monsieur Hervé Costa, Président du Syndicat d’aménagement du Libron et adjoint à la mairie de Boujan sur Libron indique que « les habitants de nos communes doivent comprendre qu’il ne faut pas systématiquement traiter les « mauvaises herbes » dans nos rues à l’herbicide puisqu’il est maintenant démontré que nous empoisonnons notre environnement et donc nous même. Les communes devront étudier la mise en œuvre de techniques alternatives et notamment mécanique pour gérer l’herbe sur la voirie. Mais parfois nous devront accepter sa présence »

En  2009, sur la vallée de l’Orb, la commune de Murviel les Béziers s’est engagée dans une politique de prévention et de diminution des pesticides. Aujourd’hui grâce à la réorganisation des services techniques et à ses nouveaux équipements,  plus aucun herbicide n’est appliqué. Des réunions publiques ont même été organisées afin d’expliquer la démarche et répondre aux inquiétudes des habitants.

Le plan de diminution des pesticides sur la vallée du Libron est cofinancé par l’Agence de l’Eau  (60%),  le Département de l’Hérault (20%) et le SIGAL (20%) . Jean Noël BADENAS,  Président du SMVOL indique que « les aides financières de nos partenaires  seront mobilisées pour aider les communes du Libron à faire face à ce problème. Et de conclure : « C’est une démarche collective et exemplaire en Languedoc Roussillon, des programmes similaires seront développés sur d’autres rivières du bassin versant de l’Orb»

A.G.